NOS "FIORETTI" (nos petites fleurs"
Kindy, la "kirvi " aux bottines ...

Lorsqu'on habille tout beau un petit enfant pour le jour de son baptême, rien n'est trop beau .Mais il arrive parfois que l'enfant bouge énergiquement et que son costume se modifie au fur et à mesure qu'avance la cérémonie! Les chaussures, par exemple, sont souvent baladeuses! C'est ainsi que pour le baptême de Rayler, kirvi, Kindy, s'est retrouvée avec, à la main les bottines qui avaient échappés au pieds du bébé. Pour ne pas les perdre, elle les gardait précieusement dans sa main. Et lorsque le rachail lui demanda si elle était d'accord pour être une bonne kirvi pour Rayler, elle répondit de bon cœur: "Et ben oui, hein!" La voyant avec ces bottines à la main, le rachail lui demanda de se lever et de montrer à tout le monde ce qu'elle avait dans les mains. C'est ce qu'elle fit de bon cœur. Et tout le monde se mit à rire. L'ambiance était bonne!
Le rachail lui demanda à quoi servent ces bottines.
- "Eh bien, à marcher!"
- Et c'est toi qui les tiens?
- "Eh oui"
- Alors tu vas marcher à sa place?
- "Non, mais je vais l'aider à marcher et même à marcher sur le droit chemin!"
- "Ah, c'est pas mal pour une kirvi. Et même plus: est-ce que tu serais d'accord pour l'aider à marcher sur le chemin du
Seigneur?
- "Et ben oui, hein!"
Voilà tout était dit!

On peut penser que Kindy sera une bonne kirvi et qu'elle saura ce qu'elle a à faire, grâce aux bottines baladeuses du jour du baptême de Rayler.

Latcho drom à tous les deux!


 

Quelques moules et deux citrons

Le soleil s'étirait à l'horizon..., les flamants roses de leur vol ordonné passaient au dessus des caravanes, regardaient les marais à l'intérieur des terres, comme pour annoncer la tombée de la nuit...
La journée avait été chaude...
Comme chaque année, Sara avait rejoint la mer avant de retrouver sa place dans la crypte, accompagnée pour cela d'une foule immense de pélerins...;Pisla dans la tradition de son histoire, avait su honorer arlésiennes et gardians...
Tout était accompli... La missio pélerinage touchait à sa fin... et mon pas se faisait lourd... alourdi du poids de ce que nous avions vécu ces jours passés... un ami n'était plus... et il nous fallait continuer la route... la continuer jusque dans la fête... le fête de l'avant dernier mois avant que les uns et les autres nous reprenions la route...
Mon coeur n'était pas à ce rendez-vous et si je m'activais autour de la table pour les premiers préparatifs, c'était surtout pour ne pas me laisser entraîner sur les chemins de la désespérance.
J'en étais là dans des gestes du faire lorsque je vis arriver Bouchon, du haut de ces 12 ans. Le sourire plein les dents, "tiens, me dit-il, posant un sachet sur la table, je t'ai apporté des moules et deux citrons pour la fête".
Bouchon avec sa guitare et trois copains du terrain, avaient en ce jour de grande fête silloné les rues de la ville et par leur travail ramassé à tous les quatre 200 francs... "Tu sais, me dit-il, avec les 50 francs que j'ai gagnés...j'ai donné 25 francs à ma mère et avec le reste j'ai eu les moules et les citrons".
Bouchon, avec tes moules et tes deux citrons, tu es venu ce soir me redire le sens du partage. De cette journée, tu avais su tout donner, tu n'avais rien gardé pour toi... toi l'enfant que nous avons accueilli presque chaque jour à notre table pendant que les mères chinaient... tu es venu sans bruit apporter ton offrande...
Avec tes moules et tes deux citrons, tu es venu, toi l'enfant, nous dire le sens de la vie faite dans le quotidien d'attention à l'autre, car ce soir là tu n'as pas apporté n'importe quoi, tu nous avais entendus en causer et tu savais que cela nous ferait plaisir.Avec tes moules et tes deux citrons, tu es venu toi l'enfant au coeur de notre lassitude nous remettre debout...
La fête a bien eu lieu...
En ramassant dans la soirée des coquilles vides, j'ai su qu'elles étaient vides d'un amour qui avait su se donner et se partager...
Colette LACOMBE
Les Saintes Maries de la Mer le 25 mai 2001


 

UN ENFAN ET DEUX GRANDES PERSONNES

L'importance du nom ...
Belle histoire venue de Lourdes 2001
"Bernadette chevrotine"...."regard-revolver" ou "comme une personnes?"...

Cette année, au pèlerinage des Gens du voyage à Lourdes, j'ai rencontré une jeune voyageuse dont je connais la famille : son mari m'a parlé, nous avons pris un café et elle m'a montré sa petite fille, un beau bébé qu'ils voulaient faire baptiser avant leur départ. ils avaient beaucoup discuté sur le choix d'un prénom, ils n'étaient pas d'accord. Pour lui, sa passion c'est chasse, alors il avait décidé que sa fille s'appellerait "Chevrotine" et il ne voulait pas en démordra. Sa femme avait protesté, mais soit par malice soit par entêtement, il avait persisté, et çà avait chauffé...
J'avais mon idée sur la questoin et j'ai demendé d'un air candide si, en cas de
maladie de l'enfant, on trouverait une sainte Chevrotine pour obtenir une guérison, mais sans obtenir
de réponse à ma question autre chose qu'un regard noir du du père.
Quelqu'un heureusement, vint le chercher à ce moment-là, le dispense d'une réponse et il quitta la caravane. Je me levais pour prendre congé de la jeune femme quand une de ses belles soeurs vint lui rendre visite, et le conversation reprit sur le même sujet. On m'offrit un nouveuau café, je restai un peu plus longtemps et je ne le regrette pas.
Les deux jeunes femmes parlèrent du pèlerinage, elles étaient heureuses d'être à Lourdes, et quand je leur demandai pour quelles raisons, elle me dirent qu'elle s'y sentaien acceptées plus que dans bien d'autres villes : elles s'y trouvaient repectées. plis elle sont revenues sur le prénom de l'enfan : la jeune mére voulait qu'elle ait Bernadette comme nom de baptême, elle y tenait parce qu'elle venait de visionner une cassette du film où Bernadette, toute jeune religieuse, dit, en parlant de le Vierge Marie aux autres religieuses qui l'entourent : "...elle m'a parlé comme à une personne..."
Ces paroles l'avaient touchée et elle disait : "c'est comme pour nous, on nous parle ici comme çà, on nous repecte, on n'est pas habitué."
Je sais que la petite a fini par s'appeler Bernadette, et j'en suis très heureux pour elle, car ses parents lui ont donné une grande sainte pour patronne, mais connaisant quand même l'entêtement de son père, je pense qu'elle continuera à porter "Chevrotine" comme nom de voyageuse. Tout le monde y trouvera son compte et c'est bien comme çà !

Serge d'Honincthun,
laïc de Bretagne


Histoire vraie
Où vas-tu petit hérisson ?
Pourquoi et-tu sorti de ton nid ?
Ne sais tu pas que si les Manouches te voient.tu es bon pour la grillade ?
Pourquoi te diriges tu vers ce goupe si triste ?
Ils sont là, beaucoup, sur le macadam de la cour du couvent des capucins pour veiller, comme le font les Manouches auprès de leurs pauvres morts.
Oui, si tristes ! Zac n'est plus et ils sont frustrés il n'avait pas prévu ce départ.il n'avait pas dit à chacun, avec sa plaisanterie habituelle, le mot qui touchait au coeur Il est parti subitement,quel vide si triste ! Petit hérisson continue sa marche assurée et arrive vers les deux heures du matin sur le macadam de la cour du couvent. Les manouches et lui se font face interdits sans rien dire le coeur leur bat très fort. Signe d'amitié de Zac avec sa façon de plaisanter et de taper juste. Signe d'éternité où l'homme et la bête vivent en intelligence. La nuit est éclairée. Dans le coeur des Manouches chante comme une résurrection. Zac est toujours avec eux. Ils le savent. Un homme ramasse le petit hérisson messager et va le rendre aux siens, dans sa haie. Du jamais vu! Mémoire de hérisson!
(Lors du décès du Père Zacharie de Toulouse, âumonier régional)


LE HERISSON ET LES BERGERONNETTES.

Joseph avançait péniblement sous un soleil de plomb. Il tenait l'âne par son licou. Les pieds de la bête cherchaient, au milieu de la pierraille une place où les poser. Un peu de sang perlait de son sabot arrière. Marie sur le dos de l'animal, tenait Jésus contre elle. Elle souffrait de voir l'enfant transpirer dans ses langes, mais lui, souriait au regard inquiétant de sa mère. Là-haut, dans le ciel l'Eternel voyait ces choses: le destin de son Fils d'accomplissait. Il ordonna et les trompettes célestes sonnèrent, les anges menèrent vers la terre un vol d'innombrables bergeronnettes qui, en tournoyant autour de l'enfant, lui rafraîchissement l'air du battement de leurs ailes. Et, sous le soleil torride du désert, les nomades avancaient. Ils arrivèrent ainsi à un puits. Joseph prit son outre mais Satan rodait. Il envoya dans un carrosse hideux la Méchanceté, la Lâcheté et l'Injustice. Les trois sorcières se mirent dans le coeur de trois bergers du désert qui se trouvaient là. Joseph les salua très fraternellement. Quand il eut rempli son outre, la Lâcheté dit au berger: "Va et crève son outre." L'eau se répandit sur le sable brûlant. L'Injustice dit au deuxième prend ton bâton et frappe le. Et l'homme frappa Joseph qui tomba à terre. Alors la Mécganceté qui était dans le coeur du troisième lui dit: "Insulte-le, car c'est un Juif". Les trois misérables virent les sorcières partir dans leur horrible chariot. Ils ne se repentirent pas: De toutes manières, c'était un nomade, un vagabond. Et il n'avait droit à aucune considération. Les pauvres ignorants riaient du bon tour qu'ils lui avaient joué. Et lui, là-bas, courbé par la douleur et la fatigue avançait, l'outre vide. Pendant ce temps, un Manouche, avec le même attelage avançait, lui aussi sur la piste du désert. Son outre était bien rempli. Depuis plusieurs jours, il cherchait un compagnon de route. Mais il était lui aussi nomade et aucun des voyageurs ne le voulait avec lui. Il était d'une forte taille et sa force égalait sa générosité. Souvent, il aurait, de son bâton, réctifié les injustices. Mais son coeur généreux lui dictait une conduite plus humaine. Il se mit à l'ombre de rochers avec sa femme et ses nombreux enfants Pour manger une bouillie de farine de maïs et des figues sèches. Le repas était pauvre. Mais l'homme était heureux. Ses enfants couraient en bonne santé et robustes. Et il n'avait pas d'ennemis. Il prenait son instrument et en tirait une mélodie joyeuse que sa femme écoutait aux ravissements, tout en cuisinant. Soudain, il vit une spacelsa qui vint sautiller auprès de lui. Les enfants lui jetait des pierres. Elle revint et, inlassablement poussa un petit cri plaintif. Il demeura fort étonné, car dans ces régions il n'avait jamais vu auparavant un oiseau de cette espèce. Elle prit enfin son envol et disparut. Ils mangèrent et reprirent leur route en chantant, sous les ardents rayons de soleil. Tout à coup, le manouche vit plusieurs oiseaux et il entendit qu'ils disaient: "Spacelsa Manus, Spacels Manus, demen pani". Elles arrivèrent à son outre et il leur versa à boire. Elles s'envolèrent derrière un rocher que l'on voyait là-bas au loin. Elles revinrent et prirent de l'eau dans leur bec et elles volèrent de nouveau vers le rocher. Leur manège intrigua beaucoup notre ami qui alla voir ce qui se passait derrière cette pierre. Le spectacle qui s'offrit à lui remplit ses yeux de larmes, les bergeronnettes versaient l'eau qu'elles avaient dans leur bec. .. dans la bouche d'un petit enfant qui tressaillait de plaisir. Un homme Joseph, était à côté d'un âne. Une femme, Marie, merveilleusement belle, regardait les oiseaux célestes désaltérer leur Maître, assise sur une pierre. Le Manouche courut à son outre et dispensa généreusement l'eau fraîche à ces pauvres gens. Sa petite famille regardait, apitoyée ces plus malheureux qu'eux et souriait quand Marie, reconnaisssante leur attribuait son délicieux sourire. De l'enfant émanait une lumière irréelle qui donnait joie à leur coeur. D'autre part ils voyaient à plaisir des compagnons pour leur voyage. Après une journée de repos, ils reprirent la poute ; les auges et pacelsi chantaient, avce eux, la glaire du Très-Haut. Marie était radieuse et tous étaient gais. Joseph et le Manouche marchaient devant les enfants suivaient derrière et, de temps en temps, lançaient des cailloux aux oiseaux qui chantaient :"Spacelsa Manus Spacels Manus Et vint le jour de la séparation; séparation pénible où chacun regrettait I'autre. Les enfants Pleuraient, des pirres dans leurs mains en regardant Jésus. Marie embrassa la manusni et Joseph serra la main velue du manus qui avait mille peines à cacher ses larmes. Et les spacelsi chantaient,chantaient toujours Marie dit au généreux et bon manouch :"Tu as aidé le sauveur du monde. Cet enfant est Jésus, le Fils de Dieu. Pour te remrcier,tu auras youjour une messagère qui t'avertira que tu trouveras un compagnon digne de toi.Tu trouveras également, où que tu soies,ta nourriture dans un buisson,et nul autre que toi ne pourra la prendre sans piquer.
Et les bergeronnettes disaient : "Spacelsa Manus, Spacels Manus"

Tradition Manouche recueillie par Yono RICHARD.