Le mystère de SARA

Sarah, toi la sainte patrone des Gitans et des gens du Voyage du monde entier, tu as vécu en ce lieu des Saintes Maries de la Mer. Tu es venue d'un lointain pays au-delà des mers. J'aime venir te retrouver ici, te dire tout ce que j'ai sur le coeur, te confier mes peines et mes joies. Je te prie pour les membres de ma famille et tous mes amis. Sarah, veille sur moi !

 


Connue comme "patronne" des Gitans, elle n'est pas considérée comme telle par les autres groupes (rom, manouches, sinti, yéniches) qui ne viennent au pèlerinage que depuis une trentaine d'années et ne manifestent pas le même empressement à son égard. Sara pose à l'historiographe une énigme qui ne semble pas près d'être résolue. Une tradition camarguaise y voit la servante des Saintes Maries en Palestine et leur compagne sur les bords du Rhône. Une autre tradition voudrait qu'elle fût une gitane installée aux rives provençales et qui, la première, accueillit  les exilés de Terre Sainte. Mais d'autres versions ont été également proposées. Il s'agirait de Sara l'Égyptienne, abbesse d'un grand couvent de Libye et fêtée par l'Église le 13 juillet. Ou bien encore d'une Sara qui figurerait dans un groupe de martyrs persans avec deux Maries et une Marthe, et dont les reliques seraient parvenues jusqu'en Gaule. Enfin un texte apocryphe, mais remontant incontestablement au IIe siècle, nous montre une Sara découvrant, avec Marthe et Marie, le tombeau vide et partant annoncer aux apôtres la bonne nouvelle de la résurrection du Christ. En vérité, nul ne sait qui est Sainte Sara, ni comment son culte s'instaura aux Saintes Maries de la Mer, où l'on venait la prier de très loin avant la Révolution.
La première mention de Sara se trouve dans un texte rédigé vers 1521 dont le manuscrit se trouve à la bibliothèque d'Arles. Pour les Gitans qui ne se posent pas tant de questions, elle est la "Sainte" que l'on vientprier et acclamer.