L'âme tsigane aujourd'hui (3)
"La chine": est surtout exercée par les femmes qui, faisant du porte à porte sont à la recherche d'un client qui acceptera de leur acheter mouchoirs, boutons, fils, dentelles, draps, paniers etc... Ce genre de vente à domicile on s'en doute n'est pas facile, on se méfie toujours de celui qui vient frapper à nos portes.

La vente sur les marchés: est actuellement l'activité de bon nombre de Tsiganes. Depuis les vieux meubles jusqu'aux vêtements en passant par les matelas, les chaises, paniers et les bibelots divers, tout est vendu sur les foires, les braderies, les "puces".

La récupération: de vieux chiffons, papiers et métaux peut devenir un moyen d'apporter momentanément ou habituellement de l'argent à la famille. Pour ce genre d'activité, il faut pouvoir rester un certain temps sur la même place de façon à pouvoir stoker.

Les travaux saisonniers: les Tsiganes traditionnellement réfractaires aux travaux des champs se sont lentement adaptés à ce travail. Cette forme d'activité permet au voyage de continuer et à la famille de rester unie. Que ce soit les vendanges, le castrage du maïs, la cueillette des cerises ou autre, le travail se fait toujours en famille. Ces travaux saisonniers sont souvent l'occasion de découvrir de nouvelles régions et de nouveaux amis malgré la méfiance des populations sédentaires qui exigent quelques fois le départ des Tsiganes sitôt la récolte achevée.

Les travaux salariés: sont de plus en plus exercés par des Gitans sédentarisés. Il s'agit dans beaucoup de cas d'emplois (CES ou CEC) proposés par les municipalités ou des associations.

LA FETE, LA SOLIDARITE:
Le Tsigane est l'homme du "vivre avec", "être avec". Il ne doit pas connaître la solitude car tout ce qu'il vit est intensément ressenti au niveau de la famille, du groupe. Le plus petit événement est l'occasion de se réunir, de partager, de faire la fête. Où qu'il soit, le Tsigane a besoin de sentir qu'il est avec d'autres, qu'il est entouré.
Malgré les difficultés économiques, le rejet dont il est l'objet un peu partout, le Tsigane est prêt pour faire la fête. La fête jaillit spontanément des rencontres ou des situations et elle se traduit toujours par beaucoup d'argent dépensé en boissons et gâteaux. Les anniversaires, les baptêmes, les "mariages" sont autant d'occasion de se rencontrer pour toute la famille et plus largement encore pour tous ceux qui sont proches au moment de la fête. La musique tient une grande place dans l'expression de la fête... même si aujourd'hui les "sono" ont pris le relais des guitares et violons.
La solidarité n'est pas un vain mot pour le Tsigane, même si de nos jours on peut considérer qu'elle ne s'exprime pas aussi spontanément que par le passé. Cette solidarité ne se manifeste pas seulement vis à vis d'autres Tsiganes. Des "gadgé" ou "paios" sont aussi l'objet de cette solidarité...