L'âme tsigane aujourd'hui (2)
LA LIBERTE, LE VOYAGE:
Se traduit chez le Tsigane par cette soif du voyage qui ne l'attacha à aucun lieu. Pour lui, le voyage c'est la vie, et même des Gitans sédentarisés gardent au fond d'eux-mêmes cette nostalgie de la vie hasardeuse.
Grâce au voyage, le Tsigane jouit par rapport à certaines obligations qui limitent la vie du sédentaire d'une certaine liberté sinon pratique du moins intérieure.
Le Tsigane, homme de mouvement, partout chez lui et nulle part propriétaire paye cher le prix de sa liberté relative. Les contraintes à payer en retour sont nombreuses: contrôles de police, expulsions fréquentes des terrains de stationnement, manque d'accueil, méfiance des sédentaires. De plus, le voyage ne favorise pas la scolarisation des enfants.
Dans notre société, le domicile et la résidence sont deux notions fondamentales dans le droit français. Dans de nombreuses démarches il nous faut prouver notre attache à un domicile (quittance d'assurance, d'allocations familiales, de paiement d'impôts...) le S.D.F "Sans Domicile Fixe" doit depuis 1969 être rattaché administrativement à une commune de son choix qu'il désigne au moment où il demande son titre de circulation.
Le titre de circulation valable pour deux ans est attribué aux Tsiganes qui exercent habituellement pour leur propre compte une activité professionnelle, soumise à l'inscription au registre du commerce. Ceux qui vivent en caravane sans ressources régulières se voient attribuer un livret de circulation soumis à un visa mensuel par les autorités de police ou de gendarmerie.

LE TRAVAIL:
Avant de se situer dans un système économique basé sur la production et la rentabilité le Tsigane appartient à sa famille qu'il faut faire vivre. La conception du métier n'est donc pas la même chez le Gitan et le non-Gitan.
Par son métier, le sédentaire se fait une place dans la société, il est souvent considéré en fonction de l'activité professionnelle qu'il exerce. Chez le Tsigane on ne trouve pas cela, il ne se sent pas classé par le travail qu'il fait. Et ceux qui obtiennent un travail dans une association ou autres structures ont souvent du mal à se situer par rapport au regard des autres porté sur eux.
Aux métiers traditionnels (musiciens, chaudronniers, vanniers) qui sont encore de nos jours la principale activité de nombreux voyageurs il faut ajouter quelques autres métiers: