L'âme tsigane aujourd'hui (1)
En France on rencontre des Tsiganes dans presque toutes les régions mais on peut considérer qu'ils demeurent surtout dans les régions frontalières: Pyrénées, Alsace du Nord. On les rencontre en caravane à la périphérie des grandes villes ou en maison surtout dans des villes du Sud de la France (Perpignan, Montpellier, Nîmes, Arles...)

La société occidentale basée sur la vie sédentaire place le Gitan comme quelqu'un qui refuse les lois et les valeurs de la société dominante. Être "nomade" aujourd'hui reste dans l'esprit des gens synonyme de vagabond et d'asocial. Ainsi, ceux qui vivent leurs différences en dehors des normes que se donne la société sont marginalisés de fait.

La marginalisation est génératrice de valeurs que se donne le groupe pour subsister, pour vivre en tant que tel. Parmi ces valeurs vécues chez les Tsiganes , citons:
* d'abord la famille nombreuse et unie autour de son chef.
* puis la liberté (le voyage), le fait de n'appartenir à aucune terre et d'être chez soi partout.
* le travail qui n'est pas une fin en soi mais un moyen de subvenir aux besoins élémentaires de la famille élargie.
* la convivialité qui fait du Tsigane l'homme de la rencontre et du partage.
* le sens de la fête, la joie de vivre malgré les difficultés de la vie et les rejets souvent accumulés.
* la solidarité (aboutissement logique de la fête). Cette joie de vivre, le Tsigane la partage et accepte difficilement de rencontrer des malheureux sur sa route.

LA FAMILLE:
Essentiellement communautaire elle reste le lieu de l'éducation, la base de l'économie et le siège de la justice que le père ou le plus ancien est chargé d'administrer.
Dans la famille au milieu des siens, le Tsigane se sent considéré comme une personne, il est quelqu'un. Hors de son milieu il ne se sent pas en sécurité et pour lui, la plus belle chose qui puisse exister c'est de communiquer avec les siens, de vivre en communion avec ceux de son clan, ceux de son groupe. Dans la famille tsigane il n'y a qu'une sorte de personnes toutes également libres avec un même besoin de communication qui tend toujours vers la communion. L'idée de famille est indispensable pour contrebalancer l'insécurité individuelle dont le Tsigane est l'objet dans notre société sédentaire. C'est la famille qui vit puissamment dans chaque individu.
Dans la famille tsigane, l'enfant est roi, considéré comme don de Dieu et fierté des parents, il reçoit tout de la famille. Les personnes âgées sont entourées du plus grand respect et vieillissent au sein du groupe. Les handicapés ont eux aussi leur place dans la famille. Ils sont aimés pour ce qu'ils sont, pour la place qu'ils peuvent prendre dans la famille.