EVENEMENTS CULTURELS

 

UN TRES BEAU LIVRE SUR LES GITANS

IDÉE CADEAU
Pour la première fois, la communauté gitane de la région écrit elle-même son histoire. De Perpignan à Montpellier, portraits Un peu plus près   de leur 'âme'. C'est cette volonté de toucher au plus juste le cœur des Gitans, de comprendre un peu mieux leur histoire qui anime l'ouvrage   Nosaltres Gitanos d'aqui, publié en cette période de fêtes de fin d'année.

Pour la première fois, ce sont eux, les Gitans de Perpignan en l'occurence, qui ont décidé de sortir de cette bulle qui les retenait prisonniers de leur légendaire oralité. Le Gitan n'aime pas l'écrit, il n'aime pas les lettres qui figent, l'alphabet qui stoppe la roue sur la route de sa liberté. Lorsqu'il aime la plume, c'est uniquement celle du coq. Et c'est justement parce que cette mémoire orale

s'envole que la communauté a ressenti l'urgence de coucher son histoire sur le papier.

Aussi, Joseph Saadna alias Mambo a-t-il engagé tout un travail de recueil de témoignages pour un autoportrait collectif sans précédent. Avec des mots simples, parfois effilochés mais tellement vrais, c'est toute l'histoire de l'exil des petits métiers d'antan, des croyances d'hier et d'aujourd'hui qui s'imprime sur fond de testament.

À Montpellier, on retrouve ainsi les portraits croisés des deux frères Manitas et Hipployte Baliardo, fils d'un père maquigon et d'une mère vendeuse de draps, de couvertures et de costumes. Sans artifices, à cru, en noir et blanc, les Gitans ont choisi une galerie de photos qui, selon eux, disent 'leur' vérité.

Sédentarisés depuis le XVe siècle en Languedoc- Roussillon, les fils du vent montrent également à quel point ils sont attachés à la langue de leurs pères, le catalan. Car non, nos Gitans de Perpignan, Béziers, Narbonne et Montpellier ne parlent pas l'espagnol entre eux. Pour que les 'paios' (non Gitans) sachent enfin, pour qu'ils comprennent leurs voisins et commencent peut-être à les voir différemment.  
Sandra CANAL (Midi Libre) 24 décembre 2010


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